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Réaliser une volière pour perruches


Lhoteric, le 23-02-2011 à 22h44 :

Il était temps que je réalise la volière pour mes calopsittes. Jusqu’ici, elles étaient en semi-liberté dans mon atelier. La semi-liberté, c’est bien mais ça comporte des inconvénients, notamment pour le nettoyage journalier. Après avoir longuement bûché à la recherche d’informations sur les forums et dans la littérature spécialisée sur ces volatiles, j’ai pu définir un projet qui je pense, tient la route.

Les cockatiels sont des oiseaux très doux et gentils mais ce sont des perroquets nains (proches du cacatoès) qui ont besoin de grignoter autant qu’une vache rumine. Leur petit bec crochu détruit tout sur son passage, même les plantes toxiques comme le Monstera deliciosa ne leur fait pas peur.

Je vous présente mes deux nouvelles amies : Curry et Coffee. Toutes deux ont de petites joues rouges rose-orangé qui leur donnent un air de petit oiseau timide. Les amoureux sont plutôt timides et craintifs. Ils ont issus d’un élevage dans lequel ils ont été élevés par leur parents, ce qui les rend difficilement apprivoisables mais aussi meilleurs parents.
Leur crête de punk se dresse quand elles sont curieuses, attentives ou apeurées.
Coffee, le mâle gris a le bord des ailes blanches et la face jaune. Curry est une variation lutino, toute blanche. On reconnaît facilement les femelles à ce qu’elles ont des petites taches jaunes sous les plumes des ailes.



Au niveau caractère, elles sont par nature assez craintives mais très sociables. J’ai déjà pu leur donner à manger à la main mais il faut beaucoup de patience. En général, quand j’approche avec de la nourriture (du millet ou des plantes), le mâle pousse la femelle vers l’avant pour qu’elle prenne le risque en premier, genre ‘vas-y. d’abord et j’irai ensuite’.
Elles sont encore jeunes, je n’ai pas leur âge exact mais c’est environ 8 mois.

Elles dorment beaucoup, comme des bébés c’est-à-dire toute la nuit, plus une sieste de 11 heures à midi et une autre vers 5-6 heures. Quand elles se réveillent, elles se font une toilette et reprennent leur activité, elles observent un peu partout et cherchent des trucs et des machins à grignoter. De temps à autres elles s’envolent, font un petit tour rapide du propriétaire et reviennent immédiatement sur le tuyau. Ça les excite et elles se mettent à piailler.


La toilette

Elles s’envolent très peu. Parfois quand elles prennent peur, des fois pour un rien et des fois pour se dégourdir un peu. Mais globalement, elles passent surtout leur temps à marcher en crabe sur les branches et les tuyaux.

Dès que l’un ne voit plus l’autre, c’est le festival de cris d’appels. Quand le mâle a bien mangé et dormi, il se met à chanter et fait son kéké devant la femelle. Mais il ne siffle pas encore très bien et pousse parfois fois des cris bien énervants, il apprend comme un enfant à pousser de la voix. La femelle ne chante pas, elle pousse de petits cris et autres bruits aigus de temps à autres.

Elles semblent apprécier certaines musiques, plus les airs rythmés et les refrains que les longues mélodies.

Curry penche souvent la tête pour que coffee lui gratte le crâne. Ils se frottent l’un contre l’autre avec leur tête et après se donnent des petits coups de bec. On dirait qu’elles se chicanent mais non.


Les câlins

Des fois quand Coffee est excité, il secoue rapidement son bec sur le grillage. Ça fait comme un bruit de perceuse à percussion.



Je leur avais fabriqué précédemment une petite solution provisoire pour les occuper : un portique en osier, raphia et paille, que j’avais accroché en hauteur. Cette petite construction a tenu un mois avant de s’effondrer sous les assauts des pinces coupantes ailées. Elles ont mis une semaine avant de se l’approprier mais une fois ceci fait, elles ont adoré. Je retrouvais des cacas et des copeaux de bois partout au sol. Il était temps que cela cesse.

J’ai eu mes deux petites tornades à noël, maintenant qu’on est fin février et que j’avais un peu de temps, je me suis décidé à construire la volière pour les mettre dans le patio de mon atelier.

Voilà pour les présentations, revenons à la volière.

Le patio est séparé de mon bureau par une grande baie vitrée. J’ai décidé de construire la volière contre cette grande vitre sur une longueur de 2.80m par 2.40m de haut et 70cm de profondeur. Ainsi, je pourrai facilement les voir depuis mon bureau et sans être dérangé par les cantonades intermittentes du mâle.

Les trois autres côtés sont grillagés ainsi que le plafond et la porte. J’ai opté pour du petit grillage à lapins. J’aurai préféré de la maille 19 x 19mm mais je n’en ai pas trouvé alors j’ai pris de la maille 13 x 13mm.

L’important dans une volière, c’est d’avoir une bonne longueur car les oiseaux volent plus à la verticale qu’à l’horizontale. Leur trajectoire de vol est plutôt comme celle d’un avion, pas comme un hélico. Il vaut mieux une volière étroite et pas très haute de 3m de long plutôt qu’une volière carrée de 2 x 2m. Dans mon projet, je suis contraint avec la largeur du « patio », qui est en fait un couloir condamné. 70cm de profondeur, c’est pas très large mais ça leur permet de voler quand même. Et puis je me suis aperçu rapidement que les calos n’ont pas besoin d’un très grand espace, d’ailleurs elles sont un peu perdues dans l’atelier et restent presque toujours au même endroit, perchées en hauteur sur un tuyau d’eau alors qu’il a plein d’autres endroits plutôt accueillants. Elles pourraient s’installer dans les orchidées sous le gros hublot mais non, apparemment elles préfèrent être à l’abri.

Voici le plan de l’ouvrage :



Cette grande boîte permettra d’héberger à terme une petite dizaine d’oiseaux. Je ne sais pas si je vais les mélanger avec d’autres espèces.
Dans le patio, elles seront bien, il y a la lumière naturelle par les 3 hublots au plafond, de l’aération sans courant d’air et pas de froid glacial. Il y fait un peu frais en plein hiver (5°C en décembre quand il a neigé) mais le jeune couple peut supporter le froid maintenant.

L’armature en tasseaux de bois n’est pas vraiment fixée au sol. Le sol béton a juste été percé et de longues vis s’emmanchent dedans en passant à travers les tasseaux horizontaux. Pas de chevilles ni résine dans les trous au sol, cela permet de soulever la cage au besoin sans qu’elle ne bouge latéralement pour autant. J’ai conservé la moquette sous la volière, au cas où et l’ai protégé par une bâche.





Pour la protéger la litière au raz du sol et limiter les salissures et projections de litière sur la moquette, j’ai décidé de réaliser un petit coffrage bas en planches de sapin en plus de la bâche.



Le principe de construction : une armature en bois la plus légère et transparente possible, le grillage sur toute la longueur et la hauteur de la façade principale sans aucun poteau intermédiaire sur les 2.8m de longueur, avec une petite porte sur le côté. Pour arriver à réaliser une telle portée de grillage sans poteau intermédiaire en soutien, j’ai utilisé des câbles de tension en remplacement des poteaux.


Ici, on voit les câbles de tension provisoires.

Mon principal souci est la bonne tension du grillage. Les bandes de grillage sont cousues au fil de fer, la ligature prend pas mal de temps car elle doit être bien régulière j’ai mis deux heures en tout pour ligaturer maille par maille 6m de grillage. J’aurai pu relier les grillages avec des agrafes mais je n’avais pas envie.



Comme la longueur totale est de 2.85m et que je n’ai trouvé que des tasseaux en 2.4m, j’ai dû faire les traverses supérieures et inférieures en deux parties. Ce n’est pas dérangeant, au contraire j’ai tiré profit de cette contrainte en bricolant un système de précontrainte réglable comme pour un pont suspendu, qui permet de très bien tendre le grillage dans le sens de la hauteur. Un câble fixé au milieu de la grande traverse horizontale et au mur au dessus de la vitre tire vers le haut. Ce câble est la clé de voûte de la tension du grillage, il doit être très bien tendu. Deux autres câbles situés sur les côtés tirent vers le mur. La volière n’a donc pas besoin d’être fixée au mur ou à la vitre et la tension verticale sur le grillage de la grande façade est parfaitement réglable.



Le grillage est fixé côté intérieur des poteaux, pour éviter que les petits becs crochus ne dévorent les tasseaux. La fixation se fait à l’aide de petits cavaliers en métal. Planter ces cavaliers sur les angles des poteaux alors que le grillage est à l’intérieur n’a pas été chose facile. Il m’a fallu une pince plate pour enfoncer sommairement le cavalier puis un marteau et un petit burin pour finir de l’enfoncer dans le bois sans défoncer le grillage. Certains fixent le grillage avec des vis et des rondelles mais je ne trouvais pas cette solution très belle. Les clous, ça aurait été encore pire.





J’aurai pu aussi tendre le grillage comme on tend une clôture, avec des câbles de tension horizontaux mais il aurait fallu ligaturer encore une fois le grillage et ça aurait tiré trop fort sur les deux poteaux verticaux.

Pour l’aspect extérieur, la cire d’abeilles servira à la fois à protéger le bois, à faciliter le nettoyage et à enjoliver les planches et tasseaux. J’ai choisi une cire naturelle inoffensive teintée « sapin anglais ». Pour parfaire l’habillage, je recouvre les planches et les tasseaux de paillon et de canisse d’osier. Comme j’en ai déjà tapissé un peu partout dans l’atelier et qu’il m’en restait plusieurs rouleaux, je me suis dit que ça irait très bien dessus. Le résultat est pour l'instant à peu près conforme à mes attentes.

La porte se trouve sur le côté, au droit de la porte vitrée. Elle comporte un plateau tournant et fait 1.2m de haut par 64cm de large. Le plateau tournant est un demi-cercle de 55cm de diamètre, c’est pour la mangeoire, il est percé pour y loger des récipients à nourriture et à eau en plastique, larges mais peu profonds. Les récipients sont des boîtes de plats cuisinés surgelés de supermarché en plastique. Les petits becs ont du mal à aller chercher les dernières graines si la mangeoire est trop profonde.
J’ai cloué sur le bord du plateau une petite bordure en cordelette tressée pour que les pattes des oiseaux puissent s’y accrocher facilement quand elles atterrissent et pour éviter que les graines qui sont sur la mangeoire ne tombent au sol. Vu qu’elles en foutent partout quand elles décortiquent les graines, ce petit rebord limitera la chute des petits bouts de nourriture et ça fera moins de gâchis. Je ne mets pas d’eau sur le plateau tournant, une gamelle serait tout le temps pleine de graines. Je préfère accrocher un abreuvoir-goutteur et compléter avec une petite baignoire à un autre endroit de la volière.


Le plateau tournant doit être fixé sur son axe avant de mettre le grillage.


Le plateau tournant terminé et opérationnel. 1 récipient pour les graines et 1 pour la verdure.

La porte ne fait pas toute la hauteur, elle s’arrête à 1.5m environ pour limiter le risque d’évasion lorsque je l’ouvre : les oiseaux s’évadent plus facilement par une ouverture en hauteur que par une ouverture située en bas. Elle permet juste le passage des éléments de décor et d’une personne pas trop large comme moi. Le plateau tournant est inclus dedans, ça évite la découpe d’un tasseau supplémentaire et ça rigidifie un peu plus le haut de la porte. Pour faire l’axe du plateau, deux longues vis suffisent.

Comme je compte faire un peu de repro, j’ai fait un nid en bois.
Le nid est très classique, en planches découpées et fixées avec des équerres métalliques. Un couvercle à double charnière permet une intervention par le dessus. Ses dimensions hors tout : 25cm de large, 29 de profondeur et 35 de haut.
Avec les deux volets du toit, on peut ouvrir en grand pour nettoyer ou juste à moitié quand on ne veut pas trop déranger. L’orifice rond fait 8cm de diamètre, son axe est placé à 18cm de hauteur. Je mets une litière de copeaux de bois sur environ 5cm d’épaisseur au fond du nid. Un petit perchoir de 15cm de long est enfiché sous l’orifice.



Pour la litière de la volière, j’ai fait la majeure partie de la surface en sable, pour faciliter le nettoyage sur une épaisseur de 4-6cm environ. Pour cela il fallait que je pose d’abord une bâche par-dessus la moquette. J’en ai pris une de 4 x 3m que j’ai repliée plusieurs fois avant de l’agrafer avec les cavaliers. Des pierres seront disposées un peu partout pour ne pas que je marche dans le sable sinon j’en aurai plein les chaussures.


Le fond n'est pour l'instant pas très beau mais il est fonctionnel. Je rajouterai bientôt les plantes.

Les perruches et perroquets sont réputés pour ravager tout ce qu’ils trouvent mais j’ai quand même planté quelques petites aloe aristata au sol. Vu que je n’ai jamais vu mes calos se balader par terre, je me suis dis qu’il n’y a que des plantes très basses qui pourront éviter de se faire massacrer. Les arbustes et plantes grimpantes, j’y crois pas trop, ils seront vite débroussaillés. Pour planter, je mets du terreau sur 10cm au fond et 2 à 3 cm de sable par-dessus. J’ai disposé quelques pierres pour arranger tout ça et pour donner un petit effet de rocaille sableuse désertique. Grâce à la bâche étanche, je pourrai arroser les plantes et le sable de temps à autres.

Et voilà le résultat final. Enfin final, façon de parler, je modifierai et enrichirai cet ouvrage avec le temps et l’expérience.







Je récapitule pour le matos :
- 11 tasseaux en sapin de section 2.4m x 28mm x 28mm pour les traverses et poteaux ;
- 2 Tasseaux 2.4m x 18mm x 25mm pour la porte ;
- 3 planches en bois de 2m x 25cm x 2cm pour faire le coffrage en bas et bricoler un nid ;
- 1 rouleau de 10m grillage 13mm x 13mm galva en 1m de large et 1 de 2.5m ;
- 1 centaine de petites vis et 8 longues ;
- 1 cinquantaine d’équerres inox pour lier les planches et les tasseaux entre eux ;
- Un fond de tube de colle néoprène pour mieux fixer les planches aux tasseaux ;
- 1 rouleau de 50m de petit fil de fer pour ligaturer le grillage aux câbles,
- 3 petites charnières pour la porte, et 4 autres pour la porte du nid ;
- 2 loquets inox pour fermer la porte, et 1 pour le plateau tournant ;
- 1 bâche plastique dans le fond, pour limiter les salissures et d’éventuels débordements d’eau ;
- 1 sachet de cavaliers (clous en u) pour fixer la bâche et le grillage aux planches et aux tasseaux, Il en faut environ 200-250 unités ;
- 1 flacon de 500ml de cire d’abeille teintée pour lasurer les tasseaux ;
- 3 sacs de 35kg de sable ;
- 1 sac de terreau pour plantes vertes ;
- Quelques pierres à maçonner, on m’a donné de la meulière, je l’ai utilisée mais personnellement j’aurais préféré des belles boules de granit ;
- Quelques plantes grasses repiquées ;
- Un peu de canisse et du paillon pour habiller le bois et construire un peu de décor destructible.
- De la corde et de la cordelette pour faire des perchoirs, filets et échelles.

Coût de la volière : 300€ environ TTC avec le décor intérieur et quelques petites quincailleries que j’avais déjà. J’aurais mis en tout une petite semaine de boulot, soit environ trente heures pour tout réaliser.

De l'autre côté de la vitre, il y a encore les étagères, je vais les virer ou les recouper plus bas pour avoir une meilleure vision depuis le bureau.

Si vous avez d’autres idées à intégrer ou des suggestions, merci de m’en faire part.


mascagne, le 24-02-2011 à 20h12 :

Hey
Super volière, très bon travail.
Super l'idée du plateau tournant, très ingénieux.
Comme toujours, topic très bien expliqué et détaillé, enrichi de photos...
Pour les plantes, tu peux toujours en mettre à l'extérieur de la volière, meme en faire grimper un peu sur un tasseau...
J'aurais bien vu aussi quelques bambous pour recouvrir les tasseaux, mais c'est sympa comme ca aussi...
Une photo ou un autocollant semi transparent contre ta vitre derrière la volière, en partie basse, donnerait un plus à mon avis.
Bon taf en tous cas.


Lhoteric, le 24-02-2011 à 23h14 :

L'idée du plateau tournant n'est pas de moi, je l'ai pompée sur un forum sur les calopsittes. Pour les plantes, effectivement, il faudrait que je fasse pousser une grimpante par dessus. J'ai une jeune bougainvillée et un tetrastigma mais le temps qu'ils arrivent à la recouvrir, il va se passer quelques années.

J'ai bien des grosses cannes de bambou en réserve mais je les garde pour une autre occasion. Je voudrais faire une fontaine chinoise avec.

Tu as raison pour la partie basse, ça me dérange aussi de voir le contenu des étagères. Cet après-midi, j'ai découpé l'étage du haut des trois étagères, ça fait déjà beaucoup mieux vu du bureau, on dirait un grand aquarium à oiseaux !
Je vais rajouter quelque-chose le long des étages qui restent pour cacher le bas.

Merci pour tes compliments.


Lhoteric, le 26-02-2011 à 11h34 :

Voilà deux nouvelles photos de la volière. Une prise depuis l'intérieur du bureau, à travers la vitre et l'autre prise depuis le patio.
J'ai découpé le haut des étagères et tapissé le fond de paillon.









Elles ont l'air plus calmes depuis que j'ai fait cette couverture de feuilles. Je crois qu'elles se sentent plus en sécurité. Et puis c'est plus joli. Le seul inconvénient est que ça fait pas mal d'ombre, la volière est moins lumineuse mais ça a son charme aussi.


Lhoteric, le 26-02-2011 à 16h52 :

Ah vi, c'est beaucoup mieux ! beau travail ! depuis l'intérieur c'est exelent aussi !


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